À Rouffach, petite commune nichée au cœur de l'Alsace, une révolution pédagogique est en marche. Adrien, formateur en compétences transverses au CFPPA (Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole), partage son expérience novatrice. Plongée dans un univers où la classe flexible réinvente les apprentissages !

Un début d'aventure inspiré
L'équipe pédagogique a suivi une formation en 2024, dispensée par Magali Rambert Bugeia dans leur établissement. C'est lors de cette formation sur la classe flexible qu'Adrien a découvert une nouvelle manière d’enseigner. « Cette expérience a été une véritable révélation », confie-t-il. Accompagné de sa collègue Florence, paysagiste, il a décidé d’adapter ces principes à des formations pour adultes en reconversion professionnelle, avec des résultats impressionnants !
Les premiers essais se sont matérialisés sous deux formats :
Explicitation orale d’un chantier d’entretien paysager (septembre 2024 – CAPa JP)
Explicitation orale d’un chantier d’engazonnement (novembre 2024 – BP AP)
Ces formations visaient à rendre les stagiaires capables de retracer les étapes d’un chantier, d’en comprendre les enjeux et d’expliciter leur pratique avec clarté.

Les défis de la transposition
« La transposition didactique a été complexe au départ », admet Adrien. Comment intégrer des méthodes d'apprentissage actives et autonomes dans un cadre souvent perçu comme rigide par des adultes en reconversion ? Pourtant, les efforts ont porté leurs fruits. Les cohortes se sont montrées investies et réceptives. « Les stagiaires ont apprécié cette nouvelle façon de travailler », souligne-t-il. Leurs retours ont confirmé l’efficacité du dispositif. Actifs dans leur apprentissage, ils ont évolué dans un environnement bienveillant, favorisant la collaboration et la responsabilisation.

Une approche qui fait évoluer les pratiques
Encouragé par ces réussites, Adrien a créé une nouvelle formation, cette fois sur les enjeux environnementaux en agriculture, destinée aux BPA en maraîchage et viticulture. La formation, organisée en décembre 2024, était structurée en deux volets :
L’impact environnemental de l’agriculture (1ère journée).
La santé humaine et les pratiques agricoles (2ème journée).
« J’ai toujours placé les apprenants au centre des apprentissages, mais cette expérience m’a permis d’aller encore plus loin ». Le résultat ? Des stagiaires engagés, co-construisant avec leurs pairs et trouvant du plaisir dans l’apprentissage !
Un changement sur le long terme
Adrien a également observé des résistances : « Deux stagiaires avaient du mal à entrer dans cette nouvelle dynamique. Elles étaient habituées à un cadre passif où l’on écoute et prend des notes ». La transition n'a pas été facile, mais une fois amorcée elle a permis de valoriser leurs expériences et d’apporter un sens concret à leurs apprentissages.

Classe flexible ou semi-flexible ? Une question en suspens
Avec le recul, Adrien se pose des questions sur les subtilités des approches pédagogiques : « Classe autonome, flexible, semi-flexible... Les concepts se croisent et se chevauchent. Je pense que nous évoluons davantage dans une approche semi-flexible, où les objectifs restent cadrés mais où la liberté des apprenants est réelle. »
Un modèle pour demain ?
L’expérience d’Adrien au CFPPA de Rouffach illustre comment l’innovation pédagogique peut transformer non seulement les apprenants, mais aussi les formateurs. Alors que les stagiaires gagnent en autonomie et en compétences, les enseignants, eux, redécouvrent leur métier, guidés par une quête de sens et d'efficacité. Pour Adrien, cette aventure est loin d’être terminée. « Ces retours m’encouragent à poursuivre et à approfondir ces pratiques. La classe flexible, c’est bien plus qu’une méthode, c’est un état d’esprit. »
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